Saviez-vous que les montagnes de Charlevoix font partie des 3 endroits au Québec où l'on peut observer l'écosystème des hauts plateaux ? Ce phénomène unique se retrouve également dans le nord autour des Monts Groulx et vers l’ouest dans le parc national de la Gaspésie.
Les hauts-plateaux : Mystérieuses merveilles des sommets.
L'écosystème des hauts plateaux est à la fois unique et remarquable. Il se trouve au-dessus de la limite altitudinale des arbres, qui se situe à plus de 550 mètres d'altitude. Le sommet le plus élevé de cette région est le 3e sommet de l’Acropole-des-Draveurs, qui atteint 1 048 mètres d'altitude. À de telles altitudes, les conditions naturelles deviennent trop extrêmes pour permettre la croissance des grands arbres.
Les espèces arborescentes de cette région ont du mal à dépasser les 4 mètres de hauteur. Leurs troncs présentent souvent des formes érodées, résultant de l'impact de la neige et du vent qui balayent ces hauts plateaux. En raison de ces conditions difficiles, les arbres de cette région prennent une apparence spéciale et résistante.
En parcourant cet écosystème, on remarque également la présence de rochers qui émergent du sol, créant des paysages rocheux distinctifs. De plus, de vastes zones de végétation basse, connues sous le nom de landes alpines, s'étendent à perte de vue. Ces landes sont composées principalement de plantes de petite taille, adaptées aux conditions rigoureuses des hauts plateaux.
Ainsi, l'écosystème des hauts plateaux offre un paysage unique, où la nature a trouvé des moyens créatifs de survivre et de prospérer malgré les défis imposés par l'altitude élevée et les conditions environnementales extrêmes.
Un défi face à une popularité grandissante
La popularité grandissante des sommets de Charlevoix parmi les passionnés de plein air présente un défi préoccupant. Bien que la popularité de ces destinations soit justifiée, elle met malheureusement en péril l'écosystème unique des hauts-plateaux. La survie de cet écosystème, déjà fortement menacé par le changement climatique est actuellement mis en péril par les activités humaines, et il pourrait falloir jusqu'à un siècle pour qu'il se rétablisse pleinement si les pressions qu'il subi s'estompent.
La pandémie a également eu un impact négatif sur l'écosystème. Les nouvelles personnes désireuses de découvrir de nouvelles activités en plein air ont afflué sans toujours connaître les bonnes pratiques de randonnée et les conséquences de leurs actions. Cette nouvelle clientèle, combinée aux amateurs de randonnée habituels, a accéléré les dommages causés aux sommets. Il est important de souligner que mon intention n'est pas de blâmer qui que ce soit, car la plupart des gens ne sont pas mal intentionnés. Cependant, il existe un manque de connaissances dans ce domaine, c'est pourquoi j'écris cet article aujourd'hui afin que chacun puisse participer à la préservation de ces écosystèmes.
Il est fort probable que cet article ne soit pas le plus populaire, mais si quelques personnes comprennent le message et le partagent avec leur entourage, ce sera déjà un bon début.
Voici une liste de quelques sommets concernés de la région:
- Le mont du Lac-à-L’Empêche, situé dans la Zec des Martres
- Le Mont-du-Lac-des-Cygnes, situé dans le parc national des Grands-Jardins
- L’Acropole des Draveurs, situé dans le parc national des Hautes-Gorges-de-la-Rivière-Malbais
- Le Mont Élie et le Menaud, situé dans la Zec du Lac-au-Sable
- Le Mont des Morios
Projet de sensibilisation et de préservation des hauts-plateaux
J'ai eu le privilège de discuter avec Ariane Grenier, adjointe de direction chez Sentiers Québec Charlevoix, l'organisme chargé, entre autres, de la gestion de la Traversée de Charlevoix et des Sentiers de la Capitale. En collaboration avec la réserve de Biosphère de Charlevoix et Guêpe Charlevoix, ils ont entrepris un projet ambitieux visant à sensibiliser et préserver les hauts-plateaux de la région.
Dans les prochains mois, vous pourrez probablement observer une délimitation des sentiers, que ce soit avec des roches ou peut-être même avec l'utilisation de cordes, comme c'est le cas au sommet du Mont du lac des cygnes. De plus, de petites zones seront isolées, comme des enclos, dans le but de mener des études scientifiques sur la situation.
Il est crucial de comprendre que ces mesures seront de moins en moins nécessaires si les amateurs de plein air pratiquent leur sport de manière écoresponsable. En adoptant de bonnes pratiques et en respectant l'environnement naturel, nous pouvons préserver la beauté des paysages et la santé des écosystèmes des hauts-plateaux.
Les bonnes pratiques de rando / camping
Ici, j'aborde quelques bonnes pratiques en randonnée et camping, car elles sont directement liées au sujet principal. Il est essentiel d'adopter de bonnes habitudes lors de ces activités afin de minimiser notre impact sur les écosystèmes. C'est seulement un petit aide-mémoire; pour approfondir le sujet, je vous recommande de consulter Sans Trace Canada. Leurs ressources fournissent des informations détaillées sur les bonnes pratiques à adopter lors de vos activités en plein air.
- Rester sur les sentiers pour éviter de piétiner la végétation fragile.
- Gérer correctement vos déchets en les emportant avec vous et en les jetant dans des poubelles appropriées.
- Ne pas camper au sommet des montagnes et limiter l'aire de camping en concentrant vos activités un peu plus bas dans la montagne, sous la ligne de la cime des arbres et sur des surfaces durables.
- Favoriser d'autres alternatives que les feux pour cuisiner et lorsqu'aucune autre option s'offre à vous, minimiser l'impact des feux de camp en utilisant du bois mort et en respectant les règles de sécurité locales.
- Respecter les autres amateurs de plein air sur les sentiers. Si vous observez une situation incorrecte, partagez l'information de manière courtoise et respectueuse.
- Surtout, n'hésitez pas à appeler à l'avance pour vous renseigner et bien préparer votre randonnée.
En espérant avoir pu vous éclairer davantage sur le sujet!