La nuit du samedi 13 mars était ma troisième nuit de camping d’hiver. Je suis retourné au sommet du Mont Gosford, où j’ai réalisé ma première nuit en mars 2021, mais cette fois avec 2 autre amis. Lors de la première nuit j’étais avec Pierre, mon seul ami suffisamment équipé pour réaliser cette expérience de passer une nuit en tente à -20°C. L’hiver passé j’ai voulu faire découvrir le camping d’hiver à deux autre amis assoiffés d’aventure, Pierrot et Nicolas. Ces deux messieurs ont loué de l’équipement au Club plein Air de l’Université de Sherbrooke.
Ayant déjà fait le parcours que nous allions emprunter 1 an plus tôt, j’étais confiant de rajouter 2 personnes au périple. En revanche, une fin de semaine moins clémente météorologiquement nous attendait. Un réveil glacial était prévu le dimanche matin. Heureusement, le campement était entouré de grands sapins donc presque aucun vent.
Prévision météorologique au sommet du Mont selon Mountain-Forecast.
Montée
Chargé de nos gros sacs, nous commençons notre première journée de marche vers 13h30 où 9 km et 650 m de dénivelé nous attendent. La rando est sur la face nord du mont. Nous avons également été chanceux et frappé la dernière tempête de l’hiver 2022 avec 30 cm de neige attendu durant la journée du samedi. Cela a vraiment augmenté l’aspect aventure de la rando.
Départ sur des routes enneigées (Nico et Pierre ici)
La première partie de la randonnée jusqu’au sommet du mont (7.2km) est relativement tapée, puisque c’est un sentier très populaire. La neige qui tombe nous force tous de même à enfiler nos raquettes pour avoir le maximum de surface au sol et de traction pour éviter de glisser vu le poids conséquent de nos sacs.
Moi bien étendu en attendant les autres qui marchent un peu moins vite
Là où le chemin se corse est du sommet du Mont Gosford jusqu’au sommet du Petit Gosford, où nous allons passer la nuit. Le sentier n’est quasiment pas emprunté l’hiver donc il y est impossible de marcher sans raquettes sinon ça cale au genou. De plus, le sentier n’est pas super bien balisé donc une chance que je savais où je m’en allais. L’année passée nous avons été chanceux il avait une trace de raquette, mais rien cette année.
Nous devions nous orienter à travers ce champ d'arbres morts sans trop d'indication
Le sentiment de marcher dans la grosse neige folle est fou. Tu as l’impression de marcher sur des nuages, mais c’est très énergivore (spécialement avec un sac d’environ 30kg).
Ouverture du sentier dans la neige folle du 30 centimètres de tombés
Campement
Après le petit 1.8 km qui a pris quand même une bonne heure, nous arrivons à l’endroit où nous posons nos tentes.
Emplacement de camping (cette photo a été prise le lendemain matin c'est pourquoi les raquettes et les bas des tentes sont recouvert de neige. Le vent durant la nuit ont déplacé beaucoup de neige)
Pendant que 2 d’entre nous montent le campement, les 2 autres se concentrent sur allumer un feu puisqu’en hiver dès qu’on arrête de marché il faut une façon de se tenir au chaud le plus rapidement possible. Deux choix s’offre, soit allumer un feu ou immédiatement s’étendre dans son sleeping. C’est ce qui était arrivé l’hiver passé incapable de partir un feu (je n’étais pas bien équipé avec de bon allume-feu). Cette année avec 2 mousquetaires en plus nous avons réussi.
Petit feu de bois morts trouver dans la forêt
Après avoir mangé des repas lyophilisés, où tu ne fais qu’ajouter de l’eau bouillante (obtenue avec nos petits réchauds au butane) sur le bord du feu, nous nous somme dirigés vers nos sleepings. Manger du chaud avant de se coucher aide à réchauffer le corps pour bien débuter la nuit.
Moi et Pierrot dans nos gros momies. À titre d'information, je dors avec ma tuque, 3 couches pour le haut du corps (chandail manche courte, combine manche longue et coton ouaté), 2 couches pour le bas du corps (combine et pantalon de sport type Adidas) et 2 couches de bas (bas court et bas de laine)
Réveil
La nuit a relativement bien été, les 80 km/h de vent ne se sont pas trop senti, seulement quelques rafales atténuer par les grands sapins qui nous entouraient. La sortie des tentes est magique (quoi que difficile à cause des bottes qui ont passé la nuit à -25°C), le vent a complètement effacé nos traces de la veille, un terrain de jeu tout neuf. Pendant que les autres explorent les environs majestueux, je prépare le déjeuner pour la gang. Il s’agit de sachet de gruau instantané le repas le plus simple à faire et qui prend le moins de place dans le sac. De plus, un bon déjeuner chaud réchauffe le corps ça commence bien une journée de -25°C.
Moi qui prépare le déjeuner avec mon petit réchaud
Le vent a effacé nos traces, c'est dur à croire, mais nous sommes passer là la veille.
Lever le campement
Enfiler ses bottes complètement gelées est le premier choc lors de la sortie de la tente. Cela fait geler les pieds puisque les premières 30 minutes ont ne bouge pas beaucoup. Ranger nos lits et les tentes occupe cette 30e de minutes.
Descente
Se remettre à marcher fait du bien ça réchauffe le corps qui commençait à se refroidir. On attaque la rando avec une montée, ça réchauffe assez vite. Je suis l’heureux élu qui ouvre la marche (encore haha). Étonnamment, dans le bois, le vent a quand même réussi à remplir nos traces de la veille.
Nos traces sont de nouveau remplies de neige, mais au moins le fond est davantage tapé que lors du premier passage
La journée de descente est une randonnée de 12km en passant par la face sud du mont. Les derniers kilomètres sont très long et monotone, donc plus dur moralement que physiquement. C’est ce qui conclut cette aventure d’hiver.
La prochaine étape (en recherche pour l’hiver 2023) est une randonnée de 3 jours 2 nuits. L’ajout de la 2e nuit est très critique pour la gestion de l’eau. Puisque beaucoup de celle-ci est gelé après la première nuit. Merci à mes trois acolytes de me suivre dans mes idées de fou !
Astuce si vous tentez ce genre de sortie cet hiver
- Assurez-vous d’avoir une 2e paire de bas pour la nuit. Vous ne voulez pas dormir avec vos bas mouillés ça gèle les pieds très facilement et dans un sleeping momie les pieds sont difficiles à réchauffer.
- Lors de la marche, mettez vos pieds dans des sacs plastique pour éviter de transpirer dans vos bottes cette transpiration gèle durant la nuit. Le lendemain matin quand vous enfiler vos bottes les pieds ont de la difficulté à se réchauffer à cause de cette eau qui dégèle tranquillement.
- Mettez plusieurs couches de vêtements pour toujours pouvoir en enlever, durant la marche, si vous avez chaud. Il ne faut surtout pas transpirer dans votre linge cette transpiration gèle lorsque que vous arrêtez de bouger et cela refroidie votre corps très rapidement.
- Lors de la marche vous devez toujours ressentir une légère fraicheur sur votre corps cela signifie que votre sueur s’évapore. Cependant dès que vous arrêtez de marcher pour une bonne durée, remettez le plus de couche possible.
