Vous connaissez cette petite voix qu’on entend dans notre intérieur? Celle qui est bien cachée et souvent négligée. Celle qui nous dit ce dont notre corps a besoin, celle qui nous chuchote des mots doux alors que nous sommes tellement dures envers nous-mêmes. Tu sais ce petit quelque chose qui nous dit réellement ce qu’il y a dans nos tripes?
Bon.
Bien moi, cette petite voix, je ne l’ai pas écoutée pendant plusieurs années. Je me suis laissé aller dans une direction que je croyais la bonne et je ne comprenais pas pourquoi je n’arrivais pas à ressentir un bien être intérieur. Pourtant, je faisais tout ce que google me disait de faire pour être heureuse. J’avais une carrière dans laquelle j’étais engagée d'aplomb, une maison, un copain, je m’entraînais et j’avais une vie sociale BIEN occupée.
Je me suis laissé aller comme ça longtemps. Jusqu’au jour où je n’en pouvais plus. J’étais épuisée. Je ne savais plus qui j’étais. Je devais faire quelque chose pour dépoussiérer ma flamme intérieure. Je suis allé voir les bonnes personnes pour me soutenir. À un certain moment, on m’a conseillé d’aller prendre l’air, que ça pourrait peut-être m’aider.
Au début, je me disais que c’était trop simple, niaiseux à la limite. Tout le monde est-il censé être heureux en allant marcher? Étant qui j’étais, j’ai foncé vers une grosse montagne pour prendre de l’air, mais avec un défi. Je n’avais jamais randonné de ma vie et je me disais que tant qu’à prendre l’air, j’étais aussi bien mieux d’avoir chaud en même temps.
Je me suis retrouvée seule dans un sentier en plein milieu d’une montagne. Sans bruit. Sans humains. Sans regards. Ma petite voix intérieure s’est mise à résonner plus fort. Je n’avais jamais pris le temps d’y accorder d’importance, je n’avais pas le temps. Plus j’avançais vers mon premier sommet, plus la voix prenait de la place. Plus mon souffle s’accélérait, plus la petite voix s’intensifiait. Soudainement j’ai voulu continuer, parce que ce qu’elle me disait m’intriguait. C’est le premier moment de ma vie où j’ai écouté.
Je suis arrivée au sommet, je respirais enfin. Un sentiment de fierté ultime s’est emparé de moi. Non seulement j’avais réussi mon premier dénivelé, mais j’avais aussi un sentiment de liberté. Comme si plus j’avais monté, plus j’avais enlevé des roches dans mon sac de rando. Seule, un pas devant l’autre, je me suis autorisée à vivre mes émotions et à regarder à l’intérieur de moi-même. Je me suis autorisée à enlever un masque que je portais depuis beaucoup trop longtemps. Cette première fois, je suis restée un bon moment au sommet.
À ce jour, il s’agit d’un des plus beaux moments de ma vie. J’ai ensuite répété l’exercice, encore et encore. Plus je montais, plus je me sentais légère. Montagnes après montagnes, j’ai appris à vivre avec moi-même, vivre mes émotions, apprendre à être bien et prendre le temps de respirer par les deux narines.
Je ne remercierai jamais assez la gentille dame qui m’a conseillé d’aller prendre de l’air. Ce conseil a été le premier pas vers la découverte de mon bonheur, une guérison intérieure.
La randonnée, pour moi c’est ça. C’est une sorte de délivrance que je me suis offerte à moi-même. Sommet après sommet, le silence de la forêt me forçait à écouter et à vivre ce qui se passait à l’intérieur. J’ai appris tellement de choses sur moi, que j’avais enfouie bien loin pendant bien trop longtemps. La randonnée pour moi c’est un rendez-vous autant sportif que psychologique. Et toi la randonnée, ça veut dire quoi?
